Description

C’est bien vrai, un Phoenix peut renaitre de ses cendres! En tout cas celui de Valentin Valles le peut. Voilà une cuvée dont on avait plus de nouvelles depuis le millésime 2016 et qui revient donc aujourd’hui. Pour simplifier, c’est un assemblage à peu près à trois parts égales: Un tiers de Syrah et de Sauvignon blanc du millésime 2019 élevé en cuve inox, un tiers de Grenache-Cinsault élevé en barriques, toujours dans le millésime 2019 et un dernier tiers de Grenache élevé en demi-muids mais dans le millésime 2022. Assemblage de millésimes donc, de contenants d’élevage mais aussi de terroirs (avec des sables, des argilo-calcaires…). Seule constante, la méthode de vinification: tout est en macération carbonique. La mise en bouteille a eu lieu en Aout 2023, les 2/3 du vin ont donc été élevé pendant pratiquement 4 ans. C’est un Vin de France, mis en bouteille à Vallabrix, dans le département du Gard

Nez très complexe avec une touche d’évolution, naviguant entre les fruits noirs, la figue, le sous bois, des notes d’amaretto très légères. C’est vraiment très joli. La bouche attaque assez fluide puis prend de la consistance, avec une matière très finement glycérinée, structurée par de très fins tanins qui finissent poudreux. L’aromatique est vraiment atypique, on retrouve finalement les deux millésimes (j’ai presque envie d’écrire les deux vins), avec toute une composante évoluée sur la figue, le sous bois, l’amande et, sous jacent, tout un aspect plus fruité et vif, sur une cerise juteuse qui ressort bien en finale. C’est pas dissonant, encore moins dissocié, au contraire. C’est long et d’un équilibre et d’une netteté irréprochables. Complexe, probablement déroutant pour certains avec cette impression d’avoir deux vins en un mais définitivement identitaire. Un vin qui sort des référentiels et que personnellement j’aime beaucoup

Valentin Valles est installé depuis 2013 à une vingtaine de kilomètres au Nord Ouest d’Avignon. Il y conduit environ 6 hectares de vignes de manière biologique et biodynamique et n’utilise aucun intrant à la cave (hormis un peu de soufre épisodiquement). Valentin a travaillé 7 ans avec Eric Pfifferling (du domaine de l’Anglore) et le style de ses vins s’en ressent énormément : des vins juteux, libérés et vivants, qui explosent de fruits et d’une gourmandise absolue. Un vigneron majeur de cette “nouvelle école de la région” (Les Frères Soulier, Romain Le Bars, Julien Mary, Joé Chandellier…), capable de créer des vins qu’on imaginait pas il y a encore dix ans dans cette région