Étienne Bodet
La Durandière
Étienne Bodet
La Durandière
La famille Bodet est installée et cultive la vigne à Montreuil-Bellay depuis la fin du XIX siècle. Etienne en est la cinquième génération. Toute son enfance se fera au rythme de celui des vignes paternelles. En 2017, cet oenologue de formation décide de s’affranchir du domaine familial pour monter le sien. Il commence avec du négoce et associé à sa femme, il monte la maison Bodet-Herold et se spécialise dans les vins effervescents. L’historique familial (qui ne produit presqu’exclusivement que de la bulle), l’amour et l’expertise de sa femme pour ce type de vin, ses expériences professionnelles en Champagne (notamment au domaine Pierre Gerbais) mais aussi sa conviction que le terroir de son enfance est, par endroit, tout particulièrement adapté à la création de grandes bulles sont les moteurs de sa création. En 2020, il s’installe définitivement dans le village de son enfance pour créer son propre domaine et vinifier sa première cuvée avec ses propres raisins. Le domaine Etienne Bodet et le Clos Durandière prennent vie.
Ce Clos Durandière, c’est un vrai Clos d’1,30 hectare, ceint de murs donc, situé à quelques mètres seulement de la maison familiale. Neuf rangs de cabernet franc qui ont une valeur symbolique très forte pour Etienne, qui a grandi en même temps que cette vigne plantée en 1983 et que son père lui a ensuite offerte pour son mariage. Mais l’attachement d’Étienne à ce clos n’est pas que d’ordre sentimental, c’est surtout un terroir de très grande classe.
La commune de Montreuil-Bellay est atypique dans l’appellation Saumur, géologiquement parlant en tout cas. Une petite partie de cet ancien village fortifié repose sur un socle calcaire datant du Jurassique, un calcaire qui s’est donc formé environ 70 millions d’années plus tôt que le calcaire du Crétacé que l’on retrouve partout ailleurs dans le reste de l’appellation (calcaire plus connu sous le nom de tuffeau, allant du blanc au jaune/orangé). Ce calcaire du jurassique est beaucoup plus dur que le tuffeau, d’ailleurs il suffit d’observer le chateau de Montreuil ou le reste des fortifications pour se rendre compte que la morphologie du calcaire que l’on a extrait du sous sol pour la construction est vraiment particulière ici. Evidement, vous l’avez compris, ce Clos Durandière repose sur ce socle calcaire particulier, avec une profondeur de sol superficiel particulièrement faible d’ailleurs, de l’ordre de 50cm, ce qui veut dire que la roche mère est vraiment très proche. Bon, c’est un peu technique (voire barbant si vous n’aimez pas la géologie…) mais ce qu’il faut retenir c’est que le Clos Durandière est un terroir viticole rare, avec une géologie atypique qui fait sa spécificité autant que sa qualité.
Il suffit de faire quelques pas dans ce clos pour se rendre compte de tout le soin, pratiquement maniaque, qu’Étienne offre à son Clos. Une vrai viticulture de jardin, sur mesure. Il n’y a pas de certification pour l’instant (en cours) mais tout est évidement conduit suivant le cahier des charges de l’agriculture bio avec aussi quelques pratiques biodynamiques, mais sans ésotérisme. Il y a un énorme travail en vert, avec pas moins de 3 passages d’ébourgeonnage/rognage des entre-coeurs/ éclaircissage. L’objectif est d’avoir des grappes bien aérées, ce qui permet une bonne maturation et d’éviter les maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium) qui sont favorisées par les entassements de végétation.
Les sols sont travaillés (labourés) mais avec parcimonie. En général il ne se passe rien en hiver où tout est laissé au repos et où l’herbe (re)prend sa place. Il vient ouvrir les sols une première fois au Printemps, avec un buttage en début de saison pour être bien propre sous le rang où pour l’instant il ne laisse pas d’herbe mais une réflexion est menée sur ce point.
Aujourd’hui l’axe principal de son travail a la vigne, son objectif numéro un, c’est d’avoir suffisamment d’azote dans les sols, azote que l’on va ensuite retrouver dans les mouts ce qui vont leur permettre de bien fermenter (les levures se nourrissent d’azote pendant la fermentation). Étienne travaille en levures indigènes, dans une cave froide, sans soufre en vinification alors l’azote dans les moûts, c’est totalement primordial si l’on veut des fermentations qui se déroulent sans encombre. Et comme il ne veut pas utiliser d’azote assimilable en vinification (qui est un intrant), il faut que l’azote soit à la vigne. En cela, avoir un enherbement n’est pas bénéfique, l’herbe concurrence la vigne pour l’azote (et pour l’eau!). Mais en contre partie, si on laboure trop (pour détruire le couvert végétal), il n’y a certes plus de concurrence (ce qui est à-priori bénéfique donc) mais par contre le sol minéralise beaucoup plus vite et perd en matière organique (et donc en vie). Un équilibre extrêmement complexe qui est au coeur des préoccupations des (bons) vignerons.
Pointu. Cartésien. Cadré mais pas scolaire. Très doué aussi (en étant objectif). Voilà quelques adjectifs qui me viennent à l’esprit pour qualifier le travail d’Étienne en cave. Je vous le disais, il est oenologue de formation et on peut dire qu’il est même plutôt (très) bon dans son domaine. Il a bossé dans de grandes maisons : Gerbais donc en champagne, Guiberteau à Saumur, Pataille à Marsannay. Durant 3 ans, le Clos Rougeard lui a même confié la vinifications de ses vins. Pas le genre de tâche que l’on confie au premier venu ni le genre de domaine où l’on a le droit à l’erreur ou l’improvisation…Étienne est un excellent technicien qui s’appuie sur une base scientifique solide. Pour autant, il ne cherche pas à faire des vins techniques, encore moins aseptisés. Il est capable de prendre des risques, il en prend d’ailleurs (levures indigènes, pas de sulfite, vinif sans contrôle de température en cave froide) mais par contre il les prend au bon moment, au bon endroit et surtout il sait (et peut expliquer) pourquoi il les prend. Et agit s’il le faut. Son but est de se placer sur une ligne de crête, sur le fil, mais toujours du bon côté. Un peu le meilleur de deux mondes finalement
Quelques règles sont immuables. Il utilise toujours une partie de vendanges entières, entre 20 et 30% suivant les millésimes. Elle est non foulée et placée sur le dessus de la cuve, pour rester intègre et ainsi faire une« semi-carbonique », en petite proportion, qui va apporter de l’éclat de fruit et du juteux. Autre règle immuable, strictement aucune extraction. Rien. Ni remontage, même léger, ni pigeage. Il a pigé une fois, sur le millésime 2020. Un seul pigeage (ce n’est rien) sur toute la vinif mais l’a immédiatement regretté. Il ne recommencera plus jamais. En contrepartie, les macérations sont plutôt longues, entre 27 et 28 jours. Dernière conviction, non négociable : un long élevage en cave troglodyte, sous bois, pour minimum 24 mois. Il se fournit presque exclusivement en barriques au Clos Rougeard. Celles de la cuvée Le Bourg (qui ne voit qu’un seul vin) sont ses préférées. Le reste vient de Bourgogne (généralement de chez Pataille). La proportion de bois neuf est très faible, en tout cas sur les rouges (moins de 10%)
Les vins ne sont jamais soutirés, seulement à la fin des 24 mois d’élevage où ils partent alors pour quelques mois en cuve pour s’homogénéiser. Étienne utilise alors le seul intrant de tout le processus : un pincée de soufre, généralement 20mg/L (10mg au soutirage et 10mg pour préparer le choc de la mise en bouteille). Pour rappel, la dose maximale autorisée en Europe est de 150mg/L pour un vin rouge (100mg/L pour un vin bio).
Un dernier mot pour conclure sur la cave d’élevage d’Étienne, un des plus belles que j’ai vu. Plafond cathédral et totalement enterrée, mais élément indispensable pour lui, avec tout de même une ouverture assez large sur l’extérieur. Il pourrait avoir une cave totalement « hermétique » s’il voulait, à température constante de 14° toute l’année. Mais justement, il ne veut PAS ça. Pour lui, il faut des variations de températures. Évidement, nous ne parlons ici que de quelques degrés (cet été en pleine canicule elle était à 18°) mais le point important est qu’il faut que les « vins voient les 4 saisons ». Et pour ça, elle est juste parfaite !
La famille Bodet est installée et cultive la vigne à Montreuil-Bellay depuis la fin du XIX siècle. Etienne en est la cinquième génération. Toute son enfance se fera au rythme de celui des vignes paternelles. En 2017, cet oenologue de formation décide de s’affranchir du domaine familial pour monter le sien. Il commence avec du négoce et associé à sa femme, il monte la maison Bodet-Herold et se spécialise dans les vins effervescents. L’historique familial (qui ne produit presqu’exclusivement que de la bulle), l’amour et l’expertise de sa femme pour ce type de vin, ses expériences professionnelles en Champagne (notamment au domaine Pierre Gerbais) mais aussi sa conviction que le terroir de son enfance est, par endroit, tout particulièrement adapté à la création de grandes bulles sont les moteurs de sa création. En 2020, il s’installe définitivement dans le village de son enfance pour créer son propre domaine et vinifier sa première cuvée avec ses propres raisins. Le domaine Etienne Bodet et le Clos Durandière prennent vie.
Ce Clos Durandière, c’est un vrai Clos d’1,30 hectare, ceint de murs donc, situé à quelques mètres seulement de la maison familiale. Neuf rangs de cabernet franc qui ont une valeur symbolique très forte pour Etienne, qui a grandi en même temps que cette vigne plantée en 1983 et que son père lui a ensuite offerte pour son mariage. Mais l’attachement d’Étienne à ce clos n’est pas que d’ordre sentimental, c’est surtout un terroir de très grande classe.
La commune de Montreuil-Bellay est atypique dans l’appellation Saumur, géologiquement parlant en tout cas. Une petite partie de cet ancien village fortifié repose sur un socle calcaire datant du Jurassique, un calcaire qui s’est donc formé environ 70 millions d’années plus tôt que le calcaire du Crétacé que l’on retrouve partout ailleurs dans le reste de l’appellation (calcaire plus connu sous le nom de tuffeau, allant du blanc au jaune/orangé). Ce calcaire du jurassique est beaucoup plus dur que le tuffeau, d’ailleurs il suffit d’observer le chateau de Montreuil ou le reste des fortifications pour se rendre compte que la morphologie du calcaire que l’on a extrait du sous sol pour la construction est vraiment particulière ici. Evidement, vous l’avez compris, ce Clos Durandière repose sur ce socle calcaire particulier, avec une profondeur de sol superficiel particulièrement faible d’ailleurs, de l’ordre de 50cm, ce qui veut dire que la roche mère est vraiment très proche. Bon, c’est un peu technique (voire barbant si vous n’aimez pas la géologie…) mais ce qu’il faut retenir c’est que le Clos Durandière est un terroir viticole rare, avec une géologie atypique qui fait sa spécificité autant que sa qualité.
Il suffit de faire quelques pas dans ce clos pour se rendre compte de tout le soin, pratiquement maniaque, qu’Étienne offre à son Clos. Une vrai viticulture de jardin, sur mesure. Il n’y a pas de certification pour l’instant (en cours) mais tout est évidement conduit suivant le cahier des charges de l’agriculture bio avec aussi quelques pratiques biodynamiques, mais sans ésotérisme. Il y a un énorme travail en vert, avec pas moins de 3 passages d’ébourgeonnage/rognage des entre-coeurs/ éclaircissage. L’objectif est d’avoir des grappes bien aérées, ce qui permet une bonne maturation et d’éviter les maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium) qui sont favorisées par les entassements de végétation.
Les sols sont travaillés (labourés) mais avec parcimonie. En général il ne se passe rien en hiver où tout est laissé au repos et où l’herbe (re)prend sa place. Il vient ouvrir les sols une première fois au Printemps, avec un buttage en début de saison pour être bien propre sous le rang où pour l’instant il ne laisse pas d’herbe mais une réflexion est menée sur ce point.
Aujourd’hui l’axe principal de son travail a la vigne, son objectif numéro un, c’est d’avoir suffisamment d’azote dans les sols, azote que l’on va ensuite retrouver dans les mouts ce qui vont leur permettre de bien fermenter (les levures se nourrissent d’azote pendant la fermentation). Étienne travaille en levures indigènes, dans une cave froide, sans soufre en vinification alors l’azote dans les moûts, c’est totalement primordial si l’on veut des fermentations qui se déroulent sans encombre. Et comme il ne veut pas utiliser d’azote assimilable en vinification (qui est un intrant), il faut que l’azote soit à la vigne. En cela, avoir un enherbement n’est pas bénéfique, l’herbe concurrence la vigne pour l’azote (et pour l’eau!). Mais en contre partie, si on laboure trop (pour détruire le couvert végétal), il n’y a certes plus de concurrence (ce qui est à-priori bénéfique donc) mais par contre le sol minéralise beaucoup plus vite et perd en matière organique (et donc en vie). Un équilibre extrêmement complexe qui est au coeur des préoccupations des (bons) vignerons.
Pointu. Cartésien. Cadré mais pas scolaire. Très doué aussi (en étant objectif). Voilà quelques adjectifs qui me viennent à l’esprit pour qualifier le travail d’Étienne en cave. Je vous le disais, il est oenologue de formation et on peut dire qu’il est même plutôt (très) bon dans son domaine. Il a bossé dans de grandes maisons : Gerbais donc en champagne, Guiberteau à Saumur, Pataille à Marsannay. Durant 3 ans, le Clos Rougeard lui a même confié la vinifications de ses vins. Pas le genre de tâche que l’on confie au premier venu ni le genre de domaine où l’on a le droit à l’erreur ou l’improvisation…Étienne est un excellent technicien qui s’appuie sur une base scientifique solide. Pour autant, il ne cherche pas à faire des vins techniques, encore moins aseptisés. Il est capable de prendre des risques, il en prend d’ailleurs (levures indigènes, pas de sulfite, vinif sans contrôle de température en cave froide) mais par contre il les prend au bon moment, au bon endroit et surtout il sait (et peut expliquer) pourquoi il les prend. Et agit s’il le faut. Son but est de se placer sur une ligne de crête, sur le fil, mais toujours du bon côté. Un peu le meilleur de deux mondes finalement
Quelques règles sont immuables. Il utilise toujours une partie de vendanges entières, entre 20 et 30% suivant les millésimes. Elle est non foulée et placée sur le dessus de la cuve, pour rester intègre et ainsi faire une« semi-carbonique », en petite proportion, qui va apporter de l’éclat de fruit et du juteux. Autre règle immuable, strictement aucune extraction. Rien. Ni remontage, même léger, ni pigeage. Il a pigé une fois, sur le millésime 2020. Un seul pigeage (ce n’est rien) sur toute la vinif mais l’a immédiatement regretté. Il ne recommencera plus jamais. En contrepartie, les macérations sont plutôt longues, entre 27 et 28 jours. Dernière conviction, non négociable : un long élevage en cave troglodyte, sous bois, pour minimum 24 mois. Il se fournit presque exclusivement en barriques au Clos Rougeard. Celles de la cuvée Le Bourg (qui ne voit qu’un seul vin) sont ses préférées. Le reste vient de Bourgogne (généralement de chez Pataille). La proportion de bois neuf est très faible, en tout cas sur les rouges (moins de 10%)
Les vins ne sont jamais soutirés, seulement à la fin des 24 mois d’élevage où ils partent alors pour quelques mois en cuve pour s’homogénéiser. Étienne utilise alors le seul intrant de tout le processus : un pincée de soufre, généralement 20mg/L (10mg au soutirage et 10mg pour préparer le choc de la mise en bouteille). Pour rappel, la dose maximale autorisée en Europe est de 150mg/L pour un vin rouge (100mg/L pour un vin bio).
Un dernier mot pour conclure sur la cave d’élevage d’Étienne, un des plus belles que j’ai vu. Plafond cathédral et totalement enterrée, mais élément indispensable pour lui, avec tout de même une ouverture assez large sur l’extérieur. Il pourrait avoir une cave totalement « hermétique » s’il voulait, à température constante de 14° toute l’année. Mais justement, il ne veut PAS ça. Pour lui, il faut des variations de températures. Évidement, nous ne parlons ici que de quelques degrés (cet été en pleine canicule elle était à 18°) mais le point important est qu’il faut que les « vins voient les 4 saisons ». Et pour ça, elle est juste parfaite !
Les vins d’Étienne Bodet actuellement disponibles
Un peu plus de 4ha
le blanc c’est a Ternay, quinze minutes
durandiere planté en 83. L’autre clos c’est Vaudenelles, planté a la fin dse années 50.
Ternay c’est plusieurs petite parcelle, la c’est du tuffeau, la « cote des blancs » desaumur
Blanc sont préssés et entonné dans la foulée, le plus vite possible, il veut que l’intégralité de la fermentation se déroule sous bois (c’est primordial) (mout sous bois). c’est capital dans l’intégration de l’élevage. Chaque barrqiue vit sa vie, fermente à sa vitesse, gagne son aromatique propre. ça fait une grande variété de vins qui une fois assemblé apporte la complexité, comparativement a un départ homogène de la fermentation (voire une fermentation complete) en cuve puis un élevage barrqiue (il y aura evidement ausi une différence entre chaque barrique (les essences de bois, les chauffes différentes) mais plus faible, moins marquée.
autant il touche a rien pour els rouges, autant Il batonne un peu les blancs. C’est pas pour les « graisser » (la raison majoritaire), c’est plutot pour garder le milieu actif, remettre tout en suspension, introduite de l’eoxygène, homogénéiser le milieu…