Description
Fief de Chaintre est une des deux cuvées parcellaires de Jean Baptiste Hardy en appellation Muscadet (l’autre étant Clos de Lozangère). C’est évidemment un 100% Melon de Bourgogne, issue d’une vieille vigne plantée en 1960 et regardant majoritairement le Nord. Le terroir est classique du Cru Communal Mouzillon-Tillières (que Jean Baptiste ne revendique pas), à savoir un sous-sol de Gabbro altéré et une couche plus limoneuse en surface. L’élevage se déroule majoritairement en fûts de 450L et dure 12 mois. Une mise en masse de 6 mois en cuve souterraine verrée a lieu avant la mise en bouteille, qui se déroule sans collage ni filtration.
Vous n’avez probablement pas gouté un Muscadet comme celui-là très souvent (possiblement même jamais) et ça commence dès qu’on le verse dans le verre avec une couleur très très légèrement teintée sur la peau de pêche et surtout une turbidité qui indique que le vin n’a pas été filtré. Ça commence très bien ! On ressent la puissance, voire même l’opulence de la matière et du millésime dès le premier nez avec une composante très claire sur les fruits jaunes, la poire bien mûre et des notes d’herbes sèches. La bouche est à l’avenant, dense et structurée, c’est un vrai vin de gastronomie et on est très loin du petit « mus’ » acide et court qui joue sur les agrumes et un petit perlant pour emmener le tout…Même sans acidité tranchante, l’équilibre est là malgré tout, attention, avec une composante minérale très forte qui se signale dès le milieu de bouche et qui permet de rafraîchir le tout. On sent la finale encore comprimée (le vin est bien meilleur le lendemain, je vous conseille sans hésitation de le carafer) mais l’on retrouve du floral blanc, de la pêche et de la poire, cette note d’herbes sèches et le salin qui commence à poindre. Dans une démarche « nature » (mais net !), on sent ce Fief encore un poil « foufou » aujourd’hui mais je pense que cela peut devenir un énorme Muscadet, voire même sans équivalent dans ce style libéré, pour qui saura l’attendre un peu
