Etienne Seignovert

Rhône Nord

Etienne Seignovert

Rhône Nord

2020 est le premier millésime d’Etienne Seignovert, qui est installé à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de Tain l’Hermitage en plein cœur de la vallée du Doux. Issu d’une famille de restaurateurs de la région, il est parti se former à la vigne et au vin un peu partout en France. Tout d’abord, un BTS Viti-oeno à Beaune avec une expérience au domaine Gouffier (un domaine en bio des Côtes Chalonnaises) qu’il complète ensuite avec une licence à Montpellier et une expérience au Mas des Agrunelles. Il part ensuite vinifier en Nouvelle-Zélande pour une saison, revient en France chez Peter Fischer au Château Revelette avant de s’installer définitivement dans la ferme familliale à Saint Barthélémy le Plain. L’objectif est de créer une ferme en polyculture et en agroforesterie, respectant la biodiversité mais avec tout de même en coeur d’activité, le vin.

Etienne ne possède aujourd’hui qu’un tout petit patrimoine de vignes en propre (seulement un demi hectare de très vieux gamays) qu’il a récupéré alors qu’ils étaient à l’abandon depuis plusieurs années. Il les remet pour l’instant « en l’état » et les premiers jus ne seront vinifiés que d’ici un an ou deux. Le coin est top, avec une belle vue et surtout aucun voisin à l’horizon. La parcelle est entourée d’arbres et de haies, parfait pour la biodiversité

La parcelle de vieux gamays d’Etienne.

Etienne possède également une friche juste à côté, moins d’un demi hectare (30 ares) où il projette de planter…du gamay (et oui, encore (il aime bien le gamay)). Un projet qui ne devrait débuter qu’en 2023. Cette zone de la vallée du Doux est en tout cas particulièrement adaptée à la culture de la vigne, particulièrement lorsque l’on veut faire des vins axés sur la fraicheur et la délicatesse, particulièrement vu les millésimes récents très chauds. L’essentiel des parcelles est ici située entre 400 et 500m d’altitude et toutes sont pratiquement orientées au Nord (Rive Droite du Doux)

La friche à planter d’Etienne

La conséquence de cette installation récente, c’est que les vins sont pour le moment intégralement liés à de l’achat de raisins auprès de « sources sûres » (des copains même, on peut le dire), notamment au domaine Monier-Perréol (des voisins) principalement pour les rouges. Pour autant, Etienne ne se limite pas aux raisins de qualité qu’il peut trouver près de chez lui; La Syrah de son Saint Joseph vient de Malleval (un bon 80Km au Nord) et pour son blanc Murmure de l’Eau, il est même allé chercher de la jacquère en Savoie (au domaine Blard), pour l’assembler à de la Marsanne du Rhône Nord. Des petits volumes mais l’intention est là : ne pas se laisser brimer par les frontières étriquées des appellations !

Le travail en cave se fait aussi dans l’optique de préserver la fraicheur et la tension que les terroirs d’altitude de la vallée du Doux permettent. Pas d’intrant hormis une pincée de soufre de-ci de-là lorsque nécessaire et le moins de manipulation possible. Les rouges sont notamment vinifiés dans de grandes « bassines » (technique aussi vue chez Pierre Ménard pour sa cuvée Orion Alpha), ce qui permet des pigeages à la main ultra doux, des montées en température plus faibles (moins de volume et d’inertie) et un contact jus/marc optimisé (de part le rapport hauteur/largeur qui est l’inverse de celui d’une cuve classique (les bassines sont plus larges que hautes)). Bon, c’est un peu technique mais cela reflètent bien l’ensemble de la philosophie qui anime Etienne : une démarche douce, au rythme de la nature mais réfléchie, sans dogme figé ni ésotérisme. Pour un premier millésime, les vins ont en tout cas déjà une personnalité forte, avec des aromatiques très épanouies mais sans décadence et des touchers de bouche très soyeux. Les promesses sont ici, énormes…

Les différents vins d’Etienne actuellement disponibles