Clos Thierrière

Baptiste et Guillaume

Guillaume et Baptiste sont jumeaux. Ils sont nés à Amboise, à côté de Tours et Le Clos Thierrière, c’est eux. 2022 est leur premier vrai millésime mais l’histoire commence réellement 2 ans plus tôt. En Septembre 2020, quelque part en Anjou. Guillaume aime déjà le vin mais participe à ses premières vendanges. L’année 2020 restera définitivement une année à part pour tout le monde mais elle le sera particulièrement pour lui puisqu’après avoir passé cinq années sur les bancs de son école de commerce parisienne et après ces quelques jours aussi heureux qu’initiatiques au milieu des vignes à couper du raisin, il décide de transformer un rêve en projet et de devenir vigneron.

Oui, je ne vous ai pas menti, ce sont de vrais jumeaux mais Guillaume, c’est celui sur votre droite

C’est, jour pour jour un an plus tard, que tout devient réellement concret. Guillaume est chez le notaire et reprend officiellement 12 hectares de vignes à Vernou-sur-Brenne, en appellation Vouvray, à quelques kilomètres de là où il est né. Douze hectares, c’est énorme quand on est tout seul. La vendange de l’année est encore sur pied prête à être vendangée. Bref, y’a du boulot…Pour cette première année, il n’en gardera qu’une petite partie pour créer sa première cuvée, encore en solo, qui s’appelle Les Murs 2021. Et le frangin dans tout ça alors me direz-vous? Hé bien Baptiste, qui vient lui aussi de finir son cursus d’études supérieures, le rejoint quelques semaines plus tard. Ça y est, les deux frères changent de vie et le Clos Thierrière existe pour de bon !

L’enjambeur qui sert au labour notamment

(Re)conversion. Avec leur arrivée, les vignes elles aussi, vont changer de vie. Fini le désherbant, fini les pesticides, fini de voir leurs raisins finirent au négoce quelque part… Elles seront désormais bichonnées et labourées. Les frangins construisent une cuverie et un petit chai d’élevage pour couver le tout. Ça fait du changement pour tout le monde

#chenin

CHENIN. Un mot majuscule pour les frangins qui possèdent trois grands types de terroirs, une dizaine de parcelles, environ 70 000 ceps de vignes mais un seul cépage. Le roi de l’appellation Vouvray et même de toute la Loire (si vous êtes #teamsauvignon, désolé, personne n’est parfait 😎). Ils auraient pu plus mal tomber. Ne pas avoir de rouge ne les dérangent pas. Pour le moment en tout cas mais il ne faut jamais dire jamais…

Les deux coteaux de Vernou vus du ciel. Terrain de jeu des frangins

Vernou. C’est la commune sur laquelle les deux frères possèdent l’intégralité de leurs vignes. Limitrophe de la commune de Vouvray, au coeur de l’appellation éponyme et enclavée entre deux coteaux principaux, elle offre de grands terroirs, de ceux qui sont situés les plus au bord de l’ancien lit de la Loire, là où le coteau tombe à pic. Les terroirs de « première côte » comme on dit dans la région.

Ça n’est pas exact à 100% mais grosso modo, l’aire géographique de l’appellation est de couleur saumon sur la carte du dessus (elle s’étend un peu plus loin au Nord et à l’Est). Les ilots de vignes principaux du domaine sont dans les cercles hachurés en noir. On voit bien que la situation géographique est vraiment privilégiée, à proximité de l’intersection de l’ancien lit de la Loire et de celui de la Brenne.

Les différents terroirs du Clos Thierrière. Le relief est présent et permet de bien visualiser cette notion de « première côte », avec des coteaux abrupts liés à l’ancien lit de la Loire qui s’étendent ensuite en plateaux

Baptiste et Guillaume produisent cinq cuvées, 4 de sec « tranquille » et une cuvée de bulles. Il y a 3 cuvées parcellaires, qui représentent chacune trois grandes unités de terroir. Le 4eme vin est la cuvée « d’assemblage » qui regroupe ces trois grandes unités. Elle s’appelle Les Pleurs. Le coeur de cette cuvée est issu d’une parcelle située sur le coteau, très proche du lieu-dit Thierrière (ça s’invente pas). Elle est assemblée avec quelques autres parcelles de plus petites tailles pour former une cuvée représentative, à la fois de l’ensemble des terroirs mais aussi du travail global des deux jumeaux. Parfaite pour découvrir le domaine donc !

Sur le coteau

La première cuvée parcellaire est la cuvée Sang de Roche. Le sol ici est le plus représentatif (et le plus répandu) de l’appellation : les argiles à silex, parfois aussi appelées Perruches. L’ensemble de l’appellation est bati sur un socle calcaire, le tuffeau. Il est le dénominateur commun de tous les terroirs. Au dessus de ce socle, on peut retrouver des limons ou des sables (les sols les moins intéressants, en général ceux les plus éloignés du rebord du coteau) mais surtout des argiles, vertes ou rouges, plus ou moins fines, où viennent se mêler des silex. La teneur en argiles et en silex peut être très variable et engendre d’énormes différences à la fois sur la maturation des raisins mais également sur leur équilibre et leur aromatique (caractéristiques que l’on retrouve évidement dans les vins)

Argiles à silex

La seconde cuvée parcellaire s’appelle Petrichor. Petrichor, c’est du grec et c’est la locution qui permet de qualifier l’odeur du sol (de la terre particulièrement) après la pluie. Nous sommes ici en présence d’un sol d’argiles rouges très fines, une géologie peu répandue sur l’appellation. C’est un type de sol que Michel Autran apprécie particulièrement et sublime à merveille dans sa cuvée Ciel Rouge. Evidement, sous ces argiles, le socle calcaire n’est jamais très loin (le dénominateur commun de l’appellation, vous vous souvenez?)

Des argiles et des morceaux du substrat calcaire qui sont « remontés »

Le socle calcaire de l’appellation, il est totalement mis en valeur dans la dernière cuvée parcellaire, qui s’appelle Les Murs. On est ici totalement sur le rebord du coteau et le tuffeau est ici pratiquement affleurant, seulement recouvert d’une fine couche (entre 30 et 50 cm) d’argile à silex. Il s’agit également des plus vieilles vignes du domaine, entre 70 et 100 ans. Les jus sont ici, sol et âge de la vigne obligent, plutôt rares mais d’un profondeur crayeuse marquante.

La vue aérienne écrase un peu la pente mais difficile de faire plus au bord du coteau (juste en dessous, pleine pente, c’est le Clos de Vincent Carême)
un (très) vieux cep de chenin
un (très) vieux cep de chenin (bis)

Parmi les projets des frangins, il y a aussi la création d’une belle cuvée de bulles, en méthode traditionnelle (« champenoise »). Ils devraient sortir prochainement un premier dégorgement du millésime 2021 mais l’objectif est d’avoir de très longs élevages sur lattes de cinq, sept, et même jusqu’à dix ans, comme les grandes cuvées de champagnes millésimés. Ils mènent également une réflexion sur de l’agroforesterie et ont commencé à planter des haies et des arbres fruitiers tout autour d’un « clos » d’un peu plus d’un hectare. L’occasion peut être pour une nouvelle future cuvée parcellaire mais en tout cas pour sûr un champ d’expérimentation dans leur pratiques culturales.

La parcelle du Clos
Chemin de vignes sur le coteau

À la cave, la philosophie c’est l’accompagnement. Tout est vendangé en petites caissettes de 10 kilos avec un tri si nécessaire au bout du rang. L’objectif est de rentrer des raisins dans un état sanitaire irréprochable car les jus fermentent ensuite en levures indigènes. Les deux frangins n’ont pas de dogme sur l’utilisation du soufre en vinification, ils sont à l’écoute de leurs vins et il est donc utilisé avec parcimonie, si nécessaire, le but premier étant d’obtenir des jus nets et droits. Ils ne se revendiquent pas de la « mouvance nature » à tout prix donc mais avec malgré tout des taux très raisonnables, entre 30 et 50mg de total en fonction des cuvées. Les vins sont également légèrement filtrés.

L’entrée de la cuverie (moi, j’adore 😊)

Aujourd’hui, l’essentiel des vins est élevé en cuve, sauf la cuvée Les Murs qui est élevée sous bois avec un élevage allongé de deux hivers. Le parc à barriques est aujourd’hui de taille modeste mais c’est un chantier prioritaire des jumeaux, qui viennent d’ailleurs de rentrer quelques pièces (des 600L) de l’excellent tonnelier Atelier Centre France. Voilà qui promet une belle précision d’élevage à l’avenir. Autre point très positif, vinification et élevage se déroulent en cave troglodyte, creusée dans le tuffeau sous le coteau.

Clos Thierrière

Baptiste et Guillaume

Guillaume et Baptiste sont jumeaux. Ils sont nés à Amboise, à côté de Tours et Le Clos Thierrière, c’est eux. 2022 est leur premier vrai millésime mais l’histoire commence réellement 2 ans plus tôt. En Septembre 2020, quelque part en Anjou. Guillaume aime déjà le vin mais participe à ses premières vendanges. L’année 2020 restera définitivement une année à part pour tout le monde mais elle le sera particulièrement pour lui puisqu’après avoir passé cinq années sur les bancs de son école de commerce parisienne et après ces quelques jours aussi heureux qu’initiatiques au milieu des vignes à couper du raisin, il décide de transformer un rêve en projet et de devenir vigneron.

Oui, je ne vous ai pas menti, ce sont de vrais jumeaux mais Guillaume, c’est celui sur votre droite

C’est, jour pour jour un an plus tard, que tout devient réellement concret. Guillaume est chez le notaire et reprend officiellement 12 hectares de vignes à Vernou-sur-Brenne, en appellation Vouvray, à quelques kilomètres de là où il est né. Douze hectares, c’est énorme quand on est tout seul. La vendange de l’année est encore sur pied prête à être vendangée. Bref, y’a du boulot…Pour cette première année, il n’en gardera qu’une petite partie pour créer sa première cuvée, encore en solo, qui s’appelle Les Murs 2021. Et le frangin dans tout ça alors me direz-vous? Hé bien Baptiste, qui vient lui aussi de finir son cursus d’études supérieures, le rejoint quelques semaines plus tard. Ça y est, les deux frères changent de vie et le Clos Thierrière existe pour de bon !

L’enjambeur qui sert au labour notamment

(Re)Conversion. Et avec leur arrivée, les vignes elles aussi, vont changer de vie. Fini le désherbant, fini les pesticides, fini de voir leurs raisins finirent au négoce quelque part… Elles seront désormais bichonnées et labourées. Les frangins construisent une cuverie et un petit chai d’élevage pour couver le tout. Ça fait du changement pour tout le monde

#chenin

CHENIN. Un mot majuscule pour les frangins qui possèdent trois grands types de terroirs, une dizaine de parcelles, environ 70 000 ceps de vignes mais un seul cépage. Le roi de l’appellation Vouvray et même de toute la Loire (si vous êtes #teamsauvignon, désolé, personne n’est parfait 😎). Ils auraient pu plus mal tomber. Ne pas avoir de rouge ne les dérangent pas. Pour le moment en tout cas mais il ne faut jamais dire jamais…

Les deux coteaux de Vernou vus du ciel. Terrain de jeu des frangins

Vernou. C’est la commune sur laquelle les deux frères possèdent l’intégralité de leurs vignes. Limitrophe de la commune de Vouvray, au coeur de l’appellation éponyme et enclavée entre deux coteaux principaux, elle offre de grands terroirs, de ceux qui sont situés les plus au bord de l’ancien lit de la Loire, là où le coteau tombe à pic. Les terroirs de « première côte » comme on dit dans la région.

Ça n’est pas exact à 100% mais grosso modo, l’aire géographique de l’appellation est de couleur saumon sur la carte du dessus (elle s’étend un peu plus loin au Nord et à l’Est). Les ilots de vignes principaux du domaine sont dans les cercles hachurés en noir. On voit bien que la situation géographique est vraiment privilégiée, à proximité de l’intersection de l’ancien lit de la Loire et de celui de la Brenne.

Les différents terroirs du Clos Thierrière. Le relief est présent et permet de bien visualiser cette notion de « première côte », avec des coteaux abrupts liés à l’ancien lit de la Loire qui s’étendent ensuite en plateaux

Baptiste et Guillaume produisent cinq cuvées, 4 de sec « tranquille » et une cuvée de bulles. Il y a 3 cuvées parcellaires, qui représentent chacune trois grandes unités de terroir. Le 4eme vin est la cuvée « d’assemblage » qui regroupe ces trois grandes unités. Elle s’appelle Les Pleurs. Le coeur de cette cuvée est issu d’une parcelle située sur le coteau, très proche du lieu-dit Thierrière (ça s’invente pas). Elle est assemblée avec quelques autres parcelles de plus petites tailles pour former une cuvée représentative, à la fois de l’ensemble des terroirs mais aussi du travail global des deux jumeaux. Parfaite pour découvrir le domaine donc !

Sur le coteau

La première cuvée parcellaire est la cuvée Sang de Roche. Le sol ici est le plus représentatif (et le plus répandu) de l’appellation : les argiles à silex, parfois aussi appelées Perruches. L’ensemble de l’appellation est bati sur un socle calcaire, le tuffeau. Il est le dénominateur commun de tous les terroirs. Au dessus de ce socle, on peut retrouver des limons ou des sables (les sols les moins intéressants, en général ceux les plus éloignés du rebord du coteau) mais surtout des argiles, vertes ou rouges, plus ou moins fines, où viennent se mêler des silex. La teneur en argiles et en silex peut être très variable et engendre d’énormes différences à la fois sur la maturation des raisins mais également sur leur équilibre et leur aromatique (caractéristiques que l’on retrouve évidement dans les vins)

Argiles à silex

La seconde cuvée parcellaire s’appelle Petrichor. Petrichor, c’est du grec et c’est la locution qui permet de qualifier l’odeur du sol (de la terre particulièrement) après la pluie. Nous sommes ici en présence d’un sol d’argiles rouges très fines, une géologie peu répandue sur l’appellation. C’est un type de sol que Michel Autran apprécie particulièrement et sublime à merveille dans sa cuvée Ciel Rouge. Evidement, sous ces argiles, le socle calcaire n’est jamais très loin (le dénominateur commun de l’appellation, vous vous souvenez?)

Des argiles et des morceaux du substrat calcaire qui sont « remontés »

Le socle calcaire de l’appellation, il est totalement mis en valeur dans la dernière cuvée parcellaire, qui s’appelle Les Murs. On est ici totalement sur le rebord du coteau et le tuffeau est ici pratiquement affleurant, seulement recouvert d’une fine couche (entre 30 et 50 cm) d’argile à silex. Il s’agit également des plus vieilles vignes du domaine, entre 70 et 100 ans. Les jus sont ici, sol et âge de la vigne obligent, plutôt rares mais d’un profondeur crayeuse marquante.

La vue aérienne écrase un peu la pente mais difficile de faire plus au bord du coteau (juste en dessous, pleine pente, c’est le Clos de Vincent Carême)
un (très) vieux cep de chenin
un (très) vieux cep de chenin (bis)

Parmi les projets des frangins, il y a aussi la création d’une belle cuvée de bulles, en méthode traditionnelle (« champenoise »). Ils devraient sortir prochainement un premier dégorgement du millésime 2021 mais l’objectif est d’avoir de très longs élevages sur lattes de cinq, sept, et même jusqu’à dix ans, comme les grandes cuvées de champagnes millésimés. Ils mènent également une réflexion sur de l’agroforesterie et ont commencé à planter des haies et des arbres fruitiers tout autour d’un « clos » d’un peu plus d’un hectare. L’occasion peut être pour une nouvelle future cuvée parcellaire mais en tout cas pour sûr un champ d’expérimentation dans leur pratiques culturales.

La parcelle du Clos
Chemin de vignes sur le coteau

À la cave, la philosophie c’est l’accompagnement. Tout est vendangé en petites caissettes de 10 kilos avec un tri si nécessaire au bout du rang. L’objectif est de rentrer des raisins dans un état sanitaire irréprochable car les jus fermentent ensuite en levures indigènes. Les deux frangins n’ont pas de dogme sur l’utilisation du soufre en vinification, ils sont à l’écoute de leurs vins et il est donc utilisé avec parcimonie, si nécessaire, le but premier étant d’obtenir des jus nets et droits. Ils ne se revendiquent pas de la « mouvance nature » à tout prix donc mais avec malgré tout des taux très raisonnables, entre 30 et 50mg de total en fonction des cuvées. Les vins sont également légèrement filtrés.

L’entrée de la cuverie (moi, j’adore 😊)

Aujourd’hui, l’essentiel des vins est élevé en cuve, sauf la cuvée Les Murs qui est élevée sous bois avec un élevage allongé de deux hivers. Le parc à barriques est aujourd’hui de taille modeste mais c’est un chantier prioritaire des jumeaux, qui viennent d’ailleurs de rentrer quelques pièces (des 600L) de l’excellent tonnelier Atelier Centre France. Voilà qui promet une belle précision d’élevage à l’avenir. Autre point très positif, vinification et élevage se déroulent en cave troglodyte, creusée dans le tuffeau sous le coteau.